La capacité à évaluer est valorisée dans de nombreux métiers et contextes. Prendre des décisions au quotidien de nos vies nécessite ce savoir-faire. Sans la possibilité d’évaluer, nous ne pourrions en effet même pas traverser une rue sans aide. Porter des jugements serait donc plutôt une bonne chose si nous n’avions pas la conviction que ce jugement est nécessairement objectif et rationnel. Porter des jugements sur les autres, en particulier, est particulièrement hasardeux et souvent peu fécond.

On peut juger des choses, des situations ou des personnes. On peut même se juger soi-même, ses pensées, ses actes, ses compétences, sa personnalité. On peut juger positivement ou négativement. On peut aussi juger pour agir ou pour se rassurer. Ce réflexe du jugement est tellement ancré dans nos habitudes humaines que nous ne nous demandons généralement pas si juger a toujours une véritable utilité et, si oui, laquelle.

Le jugement est une forme de décision et toutes nos décisions sont de fait influencées par de nombreux paramètres, comme le contexte dans lequel elles sont prises et notre compréhension de celui-ci, notre état de forme à cet instant-là et, surtout, notre état émotionnel. De plus, nos décisions ont des conséquences et, quand il s’agit de juger autrui, ces conséquences sont parfois délétères sur les relations.

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