Mon parcours avec la voix et le coaching
J’ai suivi les enseignements de l’école de coaching BAO Elan vital (Belgique) de 2017 à 2019. Avant cela, j’étais déjà formatrice depuis plusieurs dizaines d’années et je pratiquais un coaching « artisanal » (à l’intuition). J’ai toujours eu cette fibre-là en moi, même en tant que formatrice mais aussi en tant que manager. BAO m’a confirmé dans ma démarche, en plus de m’aider à cheminer plus loin.
La voix, ou plutôt le chant, c’est pour moi une très longue histoire. J’ai l’habitude de dire que j’ai chanté dès ma deuxième respiration. Cela fait partie de moi, c’est indissociable de la personne que je suis.
Pourtant, à l’âge des premiers choix professionnels, ce n’est pas le chant que j’ai choisi. Parfois, je me demande ce que ma vie aurait été si cela avait été le cas. A vingt ans, je chantais sans effort, pour mon plaisir et parfois pour le plaisir des autres, sans me poser de question. A cette époque-là, quelque chose que je n’ai jamais bien réussi à identifier s’est posé en travers de mon chemin qui m’a conduite à cesser de chanter pour les autres pendant plus de vingt autres années. Et puis, à quarante ans, j’ai fait la connaissance de mon clown et mon professeur – que je considère comme ma deuxième mère – m’a très vite demandé : « qu’as-tu fait de ton chant ? ». Je me suis alors à nouveau autorisée à communiquer avec les autres de cette manière. J’ai suivi des cours et des stages pendant dix années, puis, en 2010, en pleine reconversion professionnelle, j’ai suivi un parcours de dix-huit mois en art-thérapie de la voix (École de la voix d’Odile Wieder). C’est au cours de cette formation que j’ai soudain compris que faire de la voix mon métier avait beaucoup de sens et, en 2012, je suis devenue coach vocal, pour les particuliers en séances individuelles, d’abord, puis, pour divers types de publics, en ateliers et parfois aussi en formation professionnelle.
Aujourd’hui, ce n’est toujours pas mon seul métier car il est assez difficile d’en vivre. Je suis à la fois consultante, formatrice, coach certifiée BAO et coach vocal (voir mon site dédié au coaching vocal). Pour autant, le chant se déploie peu à peu dans ma vie et est aussi à la base d’un réseau relationnel amical et professionnel de plus en plus large, là où je vis, en Normandie, mais aussi partout où j’ai eu l’occasion de partager cette expérience vitale avec d’autres passionnés.
Je dis « le chant » mais c’est de vibration dont je parle en fait. De cette vibration qui nous met en mouvement mais aussi de cette vibration qui nous manifeste de l’intérieur que nous sommes des êtres vivants et des êtres humains pleins d’énergie et d’émotions. Je crois profondément que l’activation (la réactivation, en fait) de notre système vibratoire est une démarche de libération et d’auto-guérison.
Quand j’accompagne une personne en séance individuelle, je cherche d’abord à l’aider à se reconnecter à elle-même, en retrouvant de la fluidité et des sensations entre le haut et le bas de son corps, en redécouvrant la joie d’une respiration pleine et régénérante, en défaisant les « nœuds » grâce à sa vibration intérieure. Par le geste vocal, par la conscience posée sur les sensations vibratoires et sur le souffle, le corps se libère et réapprend la confiance. Et la façon d’être au monde change parfois de façon radicale.
Depuis deux ans, j’ai lancé des ateliers mensuels dédiés au Yoga du son. En groupe, nous faisons résonner notre voix en fonction des saisons, en nous connectant à notre énergie intérieure et à celles de la Terre et du Ciel. Nous chantons nos voyelles et combinaison de voyelles (les sons-mère et les mantras) dans une jolie petite chapelle rouennaise dans laquelle les harmoniques de nos voix sont magnifiquement amplifiées. Et je constate chaque fois à quel point cette pratique est source de bien-être individuel et collectif, ainsi que de solidarité humaine.
Votre voix, c’est vous
La voix n’est qu’une conséquence, c’est ce que je dis souvent. Elle est le résultat de notre état physiologique et émotionnel. Elle est aussi le résultat de ce que nous sommes, de notre éducation, de notre parcours de vie, de nos blessures. La voix trahit notre intime et c’est aussi pour cela que beaucoup de gens hésitent à la laisser vivre pleinement. Chanter c’est se montrer mais, au fond, parler aussi.
Nous avons été dotés à la naissance d’un système vibratoire qui nous permet de communiquer mais aussi, c’est assez extraordinaire, de nous autoguérir. Le son est à l’origine de la vie, c’est ce qu’affirme de nos jours de nombreux scientifiques. Le son est partout et chaque être vivant sur Terre, mais aussi chaque élément minéral et chaque objet dispose d’une fréquence vibratoire qui est son identité unique. Le son existe jusque dans l’espace et les planètes « chantent » à 57 octaves de ce que nous pouvons percevoir. En réalité, tout chante et vous ne l’avez pas compris tant que vous n’avez pas entendu une plante dialoguer avec vous en utilisant des notes de musique traduites par ordinateur (voir notamment le travail de François-Marie Dru à ce sujet). Dans les années à venir, il est probable, comme cela a déjà commencé, que nous saurons guérir les maladies grâce au son, en ajustant la fréquence vibratoire du corps humain.
Notre voix est le résultat d’une organisation physiologique complexe, qui combine l’utilisation du souffle (et des muscles qu’il active qui sont nombreux), la mobilisation de notre structure osseuse à divers niveaux et la vibration de deux « cordes » installées dans notre larynx un peu comme une sorte de lance-pierre élastique tendu entre deux petits piliers osseux. Nous savons instinctivement faire fonctionner ce système complexe dès notre première respiration (et notre premier cri) et les petits enfants crient et chantent naturellement avant même de savoir parler. En devenant adulte, nous perdons souvent une partie de nos capacités dans ce domaine, à force de mal respirer et de limiter notre expression pour nous conformer aux diktats sociaux. Notre mâchoire, par exemple, qui est reliée à plus de 43 muscles (en incluant ceux du larynx, du palais et de la langue) est souvent tellement crispée à force de maintenir de force la bouche fermée que les cervicales et le dos en subissent les conséquences, sans compter la difficulté à laisser l’air entrer et sortir librement et la bouche s’ouvrir suffisamment pour articuler, sourire ou chanter. Nous oublions aussi comment respirer par le ventre et, à force d’être assis à longueur de journée, nous empêchons ce merveilleux muscle qu’est le diaphragme de fonctionner, ce qui a des conséquences sur notre digestion, la tonicité de notre ventre et de notre dos, la qualité de notre sommeil et notre capacité à gérer le stress et à accueillir nos émotions. Les orientaux disent que les occidentaux ont le centre de gravité trop haut et qu’ils « flottent » à force de tout mentaliser. Le centre de gravité de l’être humain est normalement situé au niveau du nombril et s’appuie sur le périnée. C’est ce qui lui permet de se verticaliser entre la force de gravitation et la force d’élévation. Quand le centre de gravité se déplace au-dessus du plexus solaire, ce qui est le cas des personnes qui ne respirent pas avec le ventre et mobilisent peu le bas de leurs corps, l’ancrage est impossible et chaque aléa de la vie a la possibilité de nous renverser.
Activer son système vibratoire, cet outil naturel, incroyable et puissant, que nous offre notre corps, c’est donc être plus vivant, s’ancrer, s’ériger, se redonner de la fluidité, et, par cela, refaire circuler l’énergie de la joie. C’est aussi, il ne faut pas l’oublier, activer un mode de communication entre êtres humains, d’émotion à émotion, de cœur à cœur. Chanter, c’est se donner à voir mais c’est aussi toucher les autres bien plus sûrement qu’avec des mots. Par le chant partagé, on peut apaiser, réjouir, faire rêver, faire vibrer, faire pleurer, faire rire et… aider à guérir. Par la voix pleinement assumée, on peut soutenir, encourager, rassurer, dynamiser, et aussi faire rêver, rire, pleurer, vibrer.
La voix du coach, du formateur, du manager, du médiateur… sont évidemment un de leurs outils essentiels. Prenez soin de vous en prenant soin d’elle. Laissez-là vivre et partagez vos sons.
Article écrit pour le BAO Zoom de l’école de coaching BAO Elan Vital, en juin 2023
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