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Quand nous rencontrons quelqu’un pour la première fois, nous répondons rapidement à deux questions : “Puis-je faire confiance à cette personne ?” et “Puis-je la respecter ?”**

L’être humain est programmé pour évaluer en permanence la réalité. Cette capacité nous a permis, aux origines, de garantir notre survie en distinguant ce qui était dangereux de ce qui ne l’était pas. Elle nous sert encore aujourd’hui pour les mêmes raisons mais notre jugement est influencé par de multiples facteurs qui peuvent fausser notre conclusion. Le danger physique – s’il existe bien entendu encore et de manière prégnante dans certains pays – est plus rare dans notre quotidien. Notre conception du danger est donc plus extensive et nuancée qu’au temps des dinosaures et inclue largement des dimensions plus psychologiques et émotionnelles.

Les 3 cerveaux de l’être humain

Notre cerveau comporte trois niveaux, apparus progressivement dans l’évolution de l’être humain. Schématiquement :

  • cerveau-emotionnelle cerveau reptilien, le plus ancien, est peu subtil mais extrêmement rapide. Il réagit en gros sur les bases danger/sécurité et plaisir/déplaisir et active des réactions instinctives,
  • le cerveau limbique, développé un peu plus tard, gère les émotions, la mémoire, les apprentissages,
  • le cortex, enfin, le plus évolué et le plus récent des trois, nous donne accès au raisonnement, au langage, à la décision consciente, à la créativité.

Une des difficultés pour l’être humain civilisé est donc de laisser le temps au cortex d’appréhender la situation avant d’agir. Sans une pleine conscience de ce qui nous arrive et de nos émotions – donc une certaine distance avec nos jugements instinctifs – c’est en réalité le cerveau reptilien qui conduit nos actes.

Non verbal et jugement

Indépendamment des instruments de lecture et autres médias technologiques que nous avons pu développer, la communication entre être humains s’appuie à la base sur trois types d’outils : les mots (le verbal), la voix (le para-verbal), les gestes et le regard (le non verbal).

Nos sociétés civilisées mettent largement en avant le verbal – oral ou textuel – au point que nous avons fini par nous convaincre que c’était la partie la plus importante du message et, même, que les mots pouvaient suffire pour se faire comprendre. Pourtant nous en avons des contre-exemples en permanence (il suffit de constater tous les conflits qui débutent par un mail mal interprété).

En réalité, les études montrent que la part spontanément perçue du verbal n’est que de 7%, le non verbal représentant quant à lui 55% du message. Une fois qu’on sait comment fonctionne notre cerveau (voir ci-dessus), cela doit sembler évident : c’est notre instinct (et donc notre corps) qui réagit en premier, puis nos émotions, l’intellect n’intervenant qu’une fois toutes les informations rassemblées et si la situation lui en laisse le temps.

L’animal qui est en nous s’appuie donc en priorité sur des données visuelles, odorantes, sonores…, récupérées de manière inconsciente et en une poignée de secondes (beaucoup moins en fait), pour juger du caractère “amical ou non” de l’étranger qui est en face de lui.

Amical ou compétent ?

Amy Cuddy, psychosociologue américaine, est devenue célèbre en 2012 suite à sa conférence TEDx. Elle s’est spécialisée dans l’influence du non-verbal et du jugement sur les interactions humaines. Dans son dernier livre, elle développe notamment la question de la première impression que chacun se fait lors d’une première rencontre avec une autre personne.

Les études qui ont été réalisées sur le sujet démontrent que nous classons instinctivement les inconnus en deux catégories : amical (je peux lui faire confiance) ou compétent (je peux le respecter).

Il existe bien sur des “inamicaux incompétents” (“mufle idiot”) ou, plus rarement, des “amicaux compétents” (“génie sympathique”), mais, la plupart du temps, dans la représentation de l’interlocuteur, nous sommes principalement l’un ou l’autre.

Nous avons (notre société a) pour habitude de considérer que la fiabilité (la compétence) est la qualité la plus importante. L’éducation que nous recevons, les études que nous décidons de suivre, visent à la développer. Nous avons tendance aussi à choisir des décideurs, à élire des politiques, prioritairement sur la base de cette qualité. La majorité des employeurs aussi recrutent formellement sur la base de cette qualité.

Pourtant, dans nos relations au quotidien, notre confiance va plus spontanément à ceux que nous considérons comme sympathiques. C’est à ceux-là que nous donnerons notre amitié. C’est auprès de ceux-là que nous chercherons du soutien quand nous allons mal. C’est avec ceux-là que nous ferons nos vies. C’est avec ceux-là que nous avons envie de coopérer. Pourtant encore, à aucun moment dans notre parcours d’apprentissage on ne nous apprend à développer cette qualité-là.

Pourquoi plaçons-nous la chaleur humaine en premier ? C’est parce que, comme le dit Amy Cuddy, “du point de vue de l’évolution, il est plus important de savoir si on peut faire confiance à quelqu’un que de savoir si il est doué dans son domaine. S’il ne mérite pas notre confiance, notre instinct nous dicte de garder nos distances, parce qu’il peut être dangereux (surtout s’il est compétent). Il s’agit ni plus ni moins de survie.

Nous avons appris à essayer de nous montrer d’abord forts et compétents et nous souhaitons que les autres nous voient ainsi, alors que nous souhaitons surtout recevoir de la chaleur humaine. Quel paradoxe, n’est-ce pas ?

Alors, quelle est la solution ?

Comment apparaître à la fois amical et compétent, recevoir de la confiance mais être aussi identifié comme fiable ? Amy Cuddy vous dira – et je vous dirai aussi – que la solution c’est la présence. Autrement dit, accorder le langage de son corps – son non verbal – sa pensée et ses mots, en étant au clair avec ses intentions et en gérant ses émotions. Ce que d’autres appelleront le “centrage” ou encore l'”ancrage”. Etre soi et avoir confiance en soi. Ne pas chercher à construire une image de soi mais viser l’authenticité et la simplicité. Pour cela, il faut au moins deux choses :
– vivre en amitié avec son corps,
– développer son intelligence émotionnelle.

(à suivre dans quelques temps des articles sur ces deux questions).

Et je vous recommande bien entendu la lecture du livre passionnant d’Amy Cuddy.

Une référence ou deux

**Amy CUDDY, Montrez-leur qui vous êtes, Marabout, 2016

Article Wikipédia sur la communication non verbale

Vidéo à consulter : Votre langage corporel forge qui vous êtes